La culture de la discipline

Il ne faut pas confondre culture de la discipline et tyrannie disciplinaire.

Ce sont 2 conceptions totalement différentes dont la première est très fonctionnelle et la deuxième très destructrice. Le leader ou le manager qui impose la discipline par la force peuvent avoir des résultats à court terme, mais échoue généralement à produire des résultats durables.

La culture de la discipline implique une dualité entre la nécessité de l’adhésion à un fonctionnement de l’entreprise cohérente tout en laissant une liberté d’action, une marge de manœuvre et une prise de responsabilité des employés dans la limite de ce fonctionnement.

Cette culture ne se limite pas aux actions, il faut aussi avoir du personnel discipliné qui s’engagera dans une réflexion disciplinée et entreprendra une action disciplinée. Pour cela, il faudra que le personnel que l’on a fait monter à bord soit autodiscipliné en total accord avec le fonctionnement de l’entreprise. Si ce n’est pas le cas, la culture bureaucratique compensera l’incompétence et le manque de discipline, qui alourdiront la prise de décision et les charges de l’entreprise.

Vu de l’extérieur, les entreprises les plus performantes peuvent paraître ennuyeuses, prosaïques, pour mettre en œuvre et appliquer avec zèle et une forte intensité leur concept du hérisson. Pour avoir une croissance encore plus forte, la discipline pour adhérer au concept devra être plus forte que de répondre aux sirènes des « opportunités en or » qui pourraient se présenter, mais qui sont à l’extérieur des 3 cercles. Pour cela, la liste des choses à ne pas faire est plus importante que la liste des choses à faire, car l’objectif du budget de ses entreprises est de décider de partager le financement sur les activités qui correspondent le mieux au concept du hérisson.

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Le Paradoxe de Stockdale

Nous « attaquons » maintenant la 3 ème étape pour la réussite de l’entreprise. Après avoir évoqué la constitution du collectif, il va falloir affronter le concret et se confronter la réalité de la situation dans laquelle on se trouve.

Cette confrontation doit se faire de manière honnête et appliquée, pour que les décisions à prendre deviennent évidentes, ce qui n’est pas le cas si on ne confronte pas à la brutalité des faits.

Comment fait-on pour se confronter à cette réalité ?

Il faut créer un environnement d’écoute avec le collectif afin que la vérité finisse par être entendue.

Ce climat d’écoute doit être construit sur quatre points :

  • Diriger avec des questions et non avec des réponses
  • Engager le dialogue et débattre sans coercition
  • Faire une analyse poussée sans faire de reproches
  • Créer des mécanismes de contrôle pour que l’information puisse être remontée

Même si l’on rencontre des problèmes à un moment donné, il faut faire face à la réalité, les gérer pour en sortir plus fort.

C’est à ce moment-là que l’on parle du paradoxe de Stockdale.

Jim Stockdale était Amiral dans la Navy pendant la guerre du Viet-Nam. Il était l’officier américain le plus gradé dans le camp de prisonniers « Hanoï Hilton ». Pendant 8 ans, il fut plus d’une vingtaine de fois torturés et pendant cette captivité, il n’a jamais cessé de faire en sorte que le plus grand nombre de ses codétenus restent en vie, malgré l’incertitude de sa condition.

Mais il n’a jamais perdu confiance, car il était convaincu qu’il s’en sortirait vivant. Il explique que ce n’est pas l’optimisme qui a fait qu’il s’en soit sorti, mais de garder la foi d’un dénouement heureux tout en affrontant les aspects les plus durs de la réalité.

Si on transpose cette idée dans la réalité de l’entreprise, il faut garder une confiance absolue dans ses capacités à atteindre les objectifs quelles que soient les difficultés et en même temps faire face à la brutale réalité quelle qu’elle soit.

 

Dans ce moment d’affrontement a la réalité, le charisme peut être autant un atout qu’un inconvénient, car la personnalité peut être découragée à communiquer une réalité brutale.

En tant que leader il faut amener le collectif à prendre conscience de la réalité pour que tout le monde soit concerné et impliqué pour réagir. La logique voudrait que le leader ne perde pas son énergie à motiver son personnel, car si celui qui est à bord est le bon, il se motivera de lui-même. Par contre l’évitement de la réalité peut être une source de démotivation importante, car le collectif pourrait considérer que leader ne veut pas faire face à la réalité.

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